Série - Un film, une époque… Mathieu Kassovitz tourne "La Haine" en 1995. Portrait d'une jeunesse populaire désœuvrée, confrontée à la violence policière et à l'ennui. D'errances en petites galères, la journée des trois amis s'achève par la mort accidentelle de l'un d'entre eux. Le film à sa sortie défraie la chronique, suscite de violentes polémiques et fait plus de 2 millions d'entrées. Portrait d'une époque : l'année de la sortie du film, Jacques Chirac est élu à la présidence de la République. Sur fond de paupérisation des classes populaires, les années 1990 voient l'affirmation d'une jeunesse issue de l'immigration et d'une culture, le Hip Hop. Les problèmes liés au chômage des jeunes, à l'insécurité et à l'intégration des populations jeunes immigrées, s'inscrivent durablement dans la réalité politique, économique et sociale du pays. La Haine est le deuxième long métrage de Mathieu Kassovitz. Révélation de l'année, le jeune réalisateur reçoit, quelques mois auparavant, le César du meilleur espoir masculin pour son rôle dans le premier film de Jacques Audiard, Regarde les hommes tomber. Acteur surdoué, metteur en scène virtuose, cinéaste engagé dans son époque, celle de la génération black-blanc-beur, Mathieu Kassovitz devient à 27 ans, la tête de proue du renouveau du cinéma français.

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