Sélection
Chien bleu de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh
Dans Chien bleu, Émile reste cloîtré chez lui, entouré de son
environnement bleu, il a entièrement repeint son appartement, ne
trouvant pour seul refuge que cette couleur à ce monde extérieur qui
l’effraie.
Meubles, canapé, murs, rideaux, vêtements : tout y passe….
Yoan, son fils, et Soraya, une amie proche, tentent de l’aider à
surmonter cette peur et à retrouver goût à la vie, en l’ouvrant peu à
peu à la diversité des couleurs et des émotions.
Dans ce court-métrage, Fanny Liatard et Jérémy Trouilh
explorent une phobie imaginaire : la peur de tout ce qui n’est pas
bleu, une métaphore de l’anxiété sociale . Cette pathologie fictive leur permet de
représenter de manière universelle le sentiment de peur et d’isolement.
Tourné au cœur de la cité d’Aubervilliers, le film se distingue
par son approche à la fois réaliste et fantasmogrique dans un même mouvement : la majorité des acteurs sont des habitants jouant
leur propre rôle. Seul Rod Paradot, comédien révélé par La tête haute
d’Emmanuelle Bercot, rejoint le casting, apportant un équilibre entre
interprétation professionnelle et naturel brut. Cette approche renforce
la dimension humaine et réaliste du récit.
Les réalisateurs évitent l'écueil du cliché relatif au récit de banlieue. Les
bâtiments ne sont pas montrés comme des blocs de béton austères mais se
fondent harmonieusement dans la nature environnante, plongés dans un
éclairage bleu Ce bleu, décliné en multiples nuances, devient un
symbole de douceur et de poésie, soutenu par la musique Les Mots bleus de Christophe.
Ce film fait partie des 5 derniers lauréats dans la catégorie Meilleur court-métrage aux César 2020. Il a également été sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand, où il a été présenté en Programme jeune public et en Compétition nationale.
Fanny Liatard et Jérémy Trouilh écrivent et réalisent ensemble depuis
2013, proposant des courts métrages de fiction proches du documentaire,
fortement influencés par une empreinte sociale rattachée à un univers
urbain. En 2015, ils tournent le court métrage Gagarine, une histoire inspirée par la démolition d’une cité et de l’impact sur ses habitants
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