Plus que quelques jours avant la fin de la rétrospective G.Cukor

Plus que quelques jours avant la fin de la retrospective G.Cukor à la cinémathèque.

Informations pratiques

 51 rue de Bercy. 75012 Paris

Transports en commun :
Métro  : 14 , 6 
Bus : 24, 64, 71, 77, 87, 215      

Retrospective George Cukor  Du 28 août au 7 octobre 2024

 L'un des géants du cinéma hollywoodien classique. Venu du théâtre, qu'il aime convier dans ses films, il livre de grandes adaptations littéraires (Le Roman de Marguerite Gautier), et s'impose surtout en orfèvre de la comédie matrimoniale (Indiscrétions, Madame porte la culotte), du film de travestissement (Sylvia Scarlett) et du musical (My Fair Lady, le génial Une étoile est née). Son amour des actrices, parmi lesquelles Katharine Hepburn ou Judy Holliday, qu'il lancera, atteint son apogée dans Riches et Célèbres, son bouleversant film testamentaire.

vendredi 4 octobre 2024, 18h00 Salle Henri Langlois - Indiscrétions The Philadelphia Story
18h00 > 19h55 (115 min)       
George Cukor   États-Unis / 1940 / 115 min / DCP / VOSTF / Version restaurée
D'après la pièce The Philadelphia Story de Philip Barry. Avec Katharine Hepburn, Cary Grant, James Stewart.

Cukor à son meilleur réalise la comédie de remariage. Cary Grant ne se départ jamais d'un sourire narquois et de sa classe nonchalante, Hepburn déploie toute l'étendue de son jeu entre impertinence, assurance et émotion. À leur duo parfaitement rodé vient s'ajouter une troisième pointure : James Stewart – oscarisé pour sa prestation –, qui joue les catalyseurs dans un mélange d'audace et de candeur. Rarement l'adjectif « ciselé » aura aussi bien qualifié des dialogues, rarement mise en scène aura été si fluide et élégante. Une peinture, à l'humour vachard, des tropismes de classes, une vision affirmée de la femme moderne. Un chef-d'œuvre incontournable.

Vendredi 4 octobre 2024, 20h30 Salle Henri Langlois - Femmes / The Women - 20h30 > 22h45 (133 min)
George Cukor États-Unis / 1939 / 133 min / 35mm / VOSTF 
D'après la pièce The Women de Clare Boothe Luce.  Avec Norma Shearer, Joan Crawford, Rosalind Russell.

Qu'elles parlent de l'homme qu'elles convoitent, qu'elles épousent ou qu'elles quittent, les femmes de Cukor sont jalouses, méchantes, coquettes ou arrivistes. Jeu stylisé et répliques assassines, le film, sorti en 1939, est une excellente peinture de mœurs portée par un casting exclusivement féminin. Une guerre des sexes, sans hommes, d'une éclatante subtilité.

Samedi 5 octobre 2024, 15h00 Salle Georges Franju - Comment l'esprit vient aux femmes Born Yesterday  - 15h00 >16h45 (101 min)   
George Cukor États-Unis / 1950 / 101 min / DCP / VOSTF
D'après la pièce Born Yesterday de Garson Kanin.  Avec Judy Holliday, Broderick Crawford, William Holden.

Un self-made man corrompu engage un journaliste pour éduquer sa fiancée, ancienne danseuse de cabaret, qu'il juge stupide. La précision dans l'écriture des dialogues, la présence solide de Broderick Crawford et de William Holden à contre-emploi en professeur sympathique, la mise en scène toujours inspirée de Cukor sont bien sûr un gage de réussite. Mais c'est surtout le jeu expressif, hilarant, de Judy Holliday (Oscar et Golden Globe pour son interprétation), tout comme le message sous-jacent que délivre Cukor, qui font de ce film un bijou de comédie. L'émancipation de la femme passera par la culture et l'élévation de l'esprit, affirme le cinéaste dans un éclat de rire malicieux.

Samedi 5 octobre 2024, 17h15 Salle Georges Franju - Une femme qui s'affiche / It Should Happen to You
17h15 > 18h45 (87 min)      
George Cukor États-Unis / 1954 / 87 min / DCP / VOSTF - Avec Judy Holliday, Jack Lemmon, Peter Lawford.

Le plaisir de voir Jack Lemmon débuter au cinéma, et Judy Holliday désopilante dans le rôle d'une femme ordinaire, qui loue un espace publicitaire pour sortir de l'anonymat. Course à la célébrité, société de consommation et superficialité sont passées au crible d'un scénario sarcastique, singulièrement prophétique.

Samedi 5 octobre 2024, 20h00 Salle Henri Langlois - La Croisée des destins   20h00 21h50 (110 min)  - Bhowani Junction - George Cukor États-Unis-Grande-Bretagne / 1956 / 110 min / 35 mm / VOSTF / Format son d'origine (procédé Perspecta Sound)
D'après le roman La Croisée des destins de John Masters.  Avec Ava Gardner, Stewart Granger, Bill Travers.

Inde, 1947, veille de l'Indépendance. Tandis que l'armée britannique tente de contenir les grèves et les émeutes qui gagnent le pays, Victoria Jones, métisse anglo-indienne, vit cette lutte avec déchirement, écartelée entre ses origines. Costumes, décors fastueux et direction artistique sont au diapason de la réalisation de Cukor, qui offre des scènes de foule particulièrement maîtrisées. Mais davantage qu'une superproduction exotico-historique en CinémaScope, doublée d'une romance amoureuse, La Croisée des destins raconte une errance psychologique. Une quête d'identité douloureuse, le besoin viscéral d'appartenir à une communauté. Ava Gardner s'empare de son personnage avec intensité, et rarement (jamais ?) son tempérament de feu et sa beauté auront été aussi éclatants 

Dimanche 6 octobre 2024, 18h15  -  Salle Henri Langlois  - Hantise Gaslight  - 
18h15 > 20h10 (114 min)  
George Cukor États-Unis / 1944 / 114 min / DCP / VOSTF
D'après la pièce Angel Street de Patrick Hamilton. Avec Ingrid Bergman, Charles Boyer, Joseph Cotten.

 "Cinq ans après une première version anglaise de Gaslight, Cukor adapte la pièce de l'auteur de La Corde. Confinée entre une demeure victorienne et le brouillard londonien, Hantise est une œuvre à part dans la filmographie du cinéaste, réputé pour ses comédies et sa direction d'actrices : un classique du thriller victorien, à l'esthétique noire et aux accents hitchcockiens, servi par un casting royal. Ingrid Bergman, d'abord et surtout, future héroïne du maître du suspense, tourmentée par un mari prédateur avant Les Enchaînés ; Charles Boyer, French lover à contre-emploi, qui rappelle celui de Soupçons ; et Joseph Cotten, l'oncle malfaisant de L'Ombre d'un doute, en détective de Scotland Yard. Un triangle digne des Amants du Capricorne, et l'occasion d'un fascinant portrait de femme manipulée par un conjoint qui veut la persuader de sa folie. Alchimie miraculeuse entre Joseph Ruttenberg, qui signe la photo, et Bergman, chevelure auréolée de halos, lumières vacillantes dans les yeux, et dont les frémissements d'angoisse communicatifs imprègnent la pellicule. La caméra scrute le mécanisme et les effets du gaslighting – terme toujours utilisé en psychologie pour décrire cette forme de manipulation mentale, auquel le succès mérité du film n'est pas étranger. À noter parmi de savoureux personnages secondaires, Dame May Witty (Une femme disparaît) en voisine curieuse et Angela Lansbury, inquiétante domestique, dans un premier rôle lui aussi notable." Blandine Étienne

Lundi 7 octobre 2024, 18h30 Salle Georges Franju -  Vacances   Holiday  -   18h30 > 20h10 (96 min)
George Cukor États-Unis / 1938 / 96 min / 35mm / VOSTF 
D'après la pièce Vacances de Philip Barry. Avec Katharine Hepburn, Cary Grant, Doris Nolan.

 

Enlevé. Brillant. Sophistiqué. L'insouciant Johnny Case s'éprend d'une riche héritière, quand surgit dans l'équation la sœur de sa fiancée. L'épicurien et la fantasque, prisonnière des carcans familiaux, se retrouvent dans une même soif de liberté. Les dialogues fusent comme des balles entre deux scènes de badinage compassé, la mécanique est parfaitement huilée, qui repose sur la complicité naturelle entre Cary Grant et Katharine Hepburn. Cukor se délecte en retrouvant trois ans après Sylvia Scarlett son duo fétiche, qui fait des étincelles. L'histoire d'une libération, le portrait de deux êtres littéralement hors normes, et, derrière la comédie matrimoniale, une critique intelligente et bourrée d'humour du capitalisme et du conformisme bourgeois.